Tout semblait déplacé. Un basculement lent et imperceptible d’une chose perdue que l’on ne saurait nommer. Juste une faille, une ouverture dans laquelle on tombe, lentement mais sûrement. Alors on ne pense plus qu’à partir. Ne pas vraiment disparaître, mais au moins essayer de se retrouver ailleurs. Dans un lieu qu’on invente peut-être. Un lieu qui, lui aussi, serait au bord de tout. Au fond des lacs et des glaciers, le long des détroits et des marais, la mémoire du monde ruisselle, stagne, s’écroule, se télécharge, se stream et s’évapore. Photographies, vidéos, fragments sonores, archives, tout s’articule, se mélange, se froisse. L’eau traverse tout. Elle divise et relie. Elle efface,
elle révèle, et transporte avec elle des voix disparues et des souvenirs sans corps.
“Je ne cherche pas à documenter, encore moins à expliquer.”
Ce projet ne constitue pas un récit de voyage, encore moins un document. C’est un espace. Un lieu mental où les matières s’entrechoquent et reflètent un certain état du monde. Je travaille à partir de fragments, de silences, de matières collectées ou laissées en friche. Parfois je filme. Parfois je collecte. Souvent je laisse faire. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui insiste. Il y a la terre. Les failles. L’exploitation. Les mines. Les barrages. Les glaciers qui reculent. Le sol qui se vend. Les ressources qui s’arrachent. Il y a aussi les corps. Invisibles. Déplacés. Oubliés. Les peuples premiers, leurs mémoires fragmentées, les disparus sans visages, les récits qui n’ont pas été transmis. Je ne cherche pas à documenter, encore moins à expliquer.
Parce qu’il ne s’agit pas de démontrer, mais de traverser et de rester avec ce qui ne se résout pas. Comment filmer sans extraire. Comment montrer sans posséder. Comment regarder sans réduire. Car le monde est là, entier, dans toute sa douceur et sa violence. Traversé par des systèmes qui s’effondrent, par ce qui résiste et ce qui dort dans l’eau, le projet est né ainsi : ni en Patagonie, ni en France, mais quelque part dans cette faille où l’eau murmure encore les mémoires du monde.
“!!!!!!The exhibtion in Galerie Le Lieu in Lorient was the biggest and most creative exhibition we made thanks to the amazing and passionnante team. We wanted to create a journey where the visitor feels underwater”
!!!!!!!!!!!The exhibtion in Galerie Le Lieu in Lorient was the biggest and most creative exhibition we made thanks to the amazing and passionnante team. We wanted to create a journey where the visitor feels underwater
“!!!!!!!!!Despite its postcard look, Amorgos island
is one of the poorest and least densely populated of all Greece, but also one of the most fascinating. Under the unspeakable beauty of the lights and landscapes, a difficult, sometimes tragic human condition is hidden.”
“!!!!!!!!My journey to Greece was punctuated by spiritual apparitions”